J’ai lu Co-intelligence par Ethan Mollick : Une réflexion sur l’impact de l’IA
Ethan Mollick, professeur à la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie, est connu pour ses recherches sur l’entrepreneuriat et l’innovation. Avec son livre Co-intelligence, il propose une exploration fascinante de l’intelligence collective et de son potentiel dans nos sociétés. Vous pouvez trouver son livre ici. Ce livre m’a tellement marqué que j’ai décidé de partager mes réflexions chapitre par chapitre dans une série d’articles.
Vous trouverez mes réflexions sur l’introduction et le chapitre 6 ici.
Chapitre 7 : L’IA comme tuteur
Réinventer l’enseignement avec l’IA
Mollick s’intéresse à l’influence de l’IA comme tuteur et cite la recherche de Bloom sur l’enseignement individuel qui démontre que cet enseignement est bien plus efficace que l’enseignement en classe collective. Son objectif est donc de trouver des moyens de se rapprocher de cet apprentissage individualisé grâce à l’IA. Les méthodes traditionnelles d’enseignement, de devoirs et d’évaluations doivent être repensées. Par exemple, les textes écrits ou les essais, utilisés pour évaluer les étudiants, sont aujourd’hui facilement générés par l’IA. Au lieu de chercher à détecter l’utilisation de l’IA, il est essentiel de redéfinir ce qui est acceptable et de réfléchir à de nouvelles approches pédagogiques.
L’adoption des technologies en éducation
Mollick compare l’adoption de l’IA dans l’éducation à l’introduction des calculatrices en classe. Dans les années 70, aux États-Unis, l’intégration des calculatrices a suscité des débats semblables. L’enseignement des mathématiques ne s’est pas effondré ; au contraire, celui-ci a évolué, et un consensus a émergé sur les moments où il est approprié d’utiliser une calculatrice pour réaliser une tâche. De la même manière, il est nécessaire de déterminer les usages appropriés de l’IA dans l’éducation. Les élèves, qui utilisent l’IA à la maison même si elle est interdite en classe, sont déjà dans ce que Mollick appelle « l’apocalypse des devoirs ». Il est donc crucial de définir des politiques et d’adopter rapidement de nouvelles approches pour intégrer l’IA intelligemment.
Une nouvelle dynamique en classe : collaboration et apprentissage actif
L’intégration de l’IA en tant que tuteur en classe modifiera radicalement la façon dont nous enseignons. Plutôt que de lever la main pour poser une question, les élèves pourront interagir directement avec l’IA, ce qui rendra l’apprentissage plus direct et personnalisé. Selon Mollick, l’enseignement en classe deviendra davantage axé sur le travail collaboratif, les discussions de groupe, et les activités pratiques, maximisant ainsi le temps passé ensemble. L’IA permettra également de personnaliser l’expérience d’apprentissage pour chaque élève, en proposant des activités et des conseils adaptés à leurs besoins spécifiques. Cela pourrait potentiellement aider les élèves qui n’atteignent pas actuellement leurs objectifs d’apprentissage.
L’IA et la personnalisation de l’apprentissage
Mollick évoque l’idée que l’IA peut aider à réduire les tâches répétitives et sans valeur ajoutée pour se concentrer sur ce qui est vraiment essentiel pour l’apprentissage. L’IA peut servir de tuteur personnel, capable de personnaliser les enseignements en fonction des besoins de chaque élève. Ce n’est pas une vision du futur, c’est déjà une réalité qui commence à transformer l’éducation. Toujours selon Mollick, il sera ainsi possible d’adapter les leçons et d’améliorer la réussite des élèves à l’échelle mondiale, atteignant potentiellement les niveaux d’amélioration d’apprentissage évoqués par l’étude de Bloom, où chaque élève bénéficie d’une attention quasi individuelle.
Je vous reviens avec mes réflexions sur le prochain chapitre, où nous explorerons d’autres aspects fascinants du potentiel et des risques de l’IA.