J’ai lu Co-intelligence par Ethan Mollick : Une réflexion sur l’impact de l’IA
Ethan Mollick, professeur à la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie, est connu pour ses recherches sur l’entrepreneuriat et l’innovation. Avec son livre Co-intelligence, il propose une exploration fascinante de l’intelligence collective et de son potentiel dans nos sociétés. Vous pouvez trouver son livre ici. Ce livre m’a tellement marqué que j’ai décidé de partager mes réflexions chapitre par chapitre dans une série d’articles.
Vous trouverez mes réflexions sur l’introduction et le chapitre 4 ici.
Chapitre 5 : L’IA comme créateur
La créativité de l’IA et ses hallucinations
Mollick explore la manière dont l’IA est capable de produire des résultats créatifs, mais aussi des « hallucinations » – des informations incorrectes générées sans réelle compréhension. L’IA ne sait rien par elle-même, elle ne fait que générer des réponses basées sur des modèles de données. Pour éviter des réponses trop prévisibles, on introduit de la variabilité, mais cela peut entraîner des erreurs. Par exemple, GPT-4 hallucine environ 20 % du temps. Cette imprévisibilité la rend hasardeuse pour des tâches précises, mais en fait un outil puissant pour la créativité, capable de proposer de nouvelles idées surprenantes.
Créativité et impact sur les artistes
L’IA est déjà utilisée pour créer des œuvres d’art, de la musique et des vidéos. La créativité implique souvent de combiner des idées existantes de manière nouvelle, et c’est exactement ce que fait l’IA. Mollick donne l’exemple du test où l’on demande à une IA de trouver des usages créatifs pour un trombone. L’IA génère plus d’idées, et plus rapidement, que la plupart des humains. L’enjeu pour les créatifs devient donc de filtrer ces idées et de leur donner une direction. L’IA peut être un allié dans la phase de remue-méninge, aidant même ceux qui sont moins créatifs à proposer des solutions innovantes.
La combinaison humain-IA : une synergie gagnante
Mollick souligne que l’alliance entre la créativité humaine et l’intelligence artificielle est une voie très prometteuse. Les personnes créatives qui utilisent l’IA peuvent accroître leur productivité et améliorer la qualité de leur travail. Par exemple, des études à la Wharton School ont montré que des groupes d’étudiants utilisant l’IA pour créer des produits ont généré de meilleures idées et de meilleurs résultats. L’IA devient un outil pour aider à surmonter les blocages créatifs et à accélérer le processus de création. L’utilisation de l’IA dans la création de contenu, que ce soit des textes, des images ou des musiques, ne remplace pas la créativité humaine, mais la renforce.
L’impact sur notre conception de la créativité
L’un des points les plus intéressants soulevés par Mollick est de savoir si ce que crée l’IA peut être qualifié d’art. L’IA peut-elle réellement posséder du talent créatif, ou n’est-ce qu’une simple imitation ? Les artistes ont dû (ou devront) s’adapter, tout comme les écrivains, pour apprendre à utiliser l’IA en tant qu’outil de création. Cependant, cela soulève des questions sur la profondeur de notre créativité et sur le sens des tâches créatives. Si nous laissons l’IA faire une grande partie du travail, risquons-nous de perdre la satisfaction de créer nous-mêmes ? L’évolution de l’IA dans les arts pourrait changer notre relation à la créativité, la transformant en un exercice de direction et d’édition plus qu’en une création originale.
Je vous reviens avec mes réflexions sur le prochain chapitre, où nous explorerons d’autres aspects fascinants du potentiel et des risques de l’IA.