J’ai lu Co-intelligence par Ethan Mollick : Une réflexion sur l’impact de l’IA
Ethan Mollick, professeur à la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie, est connu pour ses recherches sur l’entrepreneuriat et l’innovation. Avec son livre Co-intelligence, il propose une exploration fascinante de l’intelligence collective et de son potentiel dans nos sociétés. Vous pouvez trouver son livre ici. Ce livre m’a tellement marqué que j’ai décidé de partager mes réflexions chapitre par chapitre dans une série d’articles.
Vous trouverez mes réflexions sur l’introduction et le chapitre 3 ici.
Chapitre 4 : L’IA comme une personne
L’IA au-delà du logiciel : imprévisibilité et créativité
Ethan Mollick explique que l’IA ne fonctionne pas comme un logiciel traditionnel. Contrairement aux programmes que nous pouvons suivre pas à pas, l’IA est imprévisible, non fiable, mais bien plus créative. Il n’existe pas de manuel définitif pour l’utiliser. L’IA excelle dans des tâches comme fournir des réponses créatives ou agir comme un interlocuteur, mais elle peine lorsqu’il s’agit de tâches précises, rigides, similaires à celles d’un logiciel. Mollick suggère de traiter l’IA comme une personne, en la questionnant et en l’explorant pour en tirer des perspectives ou des recherches préliminaires.
L’illusion de la personnalité : tests et expériences
Mollick revient sur l’histoire des tests d’IA, du test de Turing de 1950 jusqu’à Tay de Microsoft. Le test de Turing visait à déterminer si une machine pouvait imiter suffisamment bien une conversation humaine pour tromper un interlocuteur. Ce test a donné naissance à de nombreuses IA, dont Eliza, un chatbot thérapeutique qui a trompé les utilisateurs en leur créant un sentiment de connexion fausse. Des expériences comme celles de Tay, une IA de Microsoft qui est rapidement devenue insultante et raciste sous l’influence des utilisateurs, illustrent les risques de donner une personnalité à une IA sans les garde-fous appropriés.
Les défis éthiques de l’anthropomorphisme
L’anthropomorphisme, ou la tendance à attribuer des caractéristiques humaines à l’IA, peut être problématique. Mollick cite des exemples où les utilisateurs ont été trompés par une IA qui semble empathique, mais qui n’a aucune moralité propre. Les utilisateurs doivent se rappeler que l’IA est un outil et non un être conscient. Cette confusion peut mener à des malentendus éthiques, voire à une exploitation, car les utilisateurs pourraient accorder une confiance injustifiée à l’IA. La frontière entre l’assistant et l’humain devient floue, et il est crucial de maintenir une vision claire et critique.
Adapter notre perception : un futur en mutation
Enfin, Mollick discute de la façon dont l’IA évolue, intégrant de plus en plus nos outils du quotidien. Nous sommes tous, d’une certaine manière, des « cyborgs » en raison de notre dépendance aux machines pour nos tâches quotidiennes (mi-humain, mi-machine). Avec cette évolution rapide, il est essentiel d’apprendre à vivre avec l’anxiété que cela génère, mais aussi d’accepter le potentiel créatif qu’elle offre. L’IA ne remplacera pas notre humanité, mais elle changera la manière dont nous nous connectons, apprenons et créons. L’adaptation à cette nouvelle réalité, même inconfortable, sera la clé pour en tirer profit.
Je vous reviens avec mes réflexions sur le prochain chapitre, où nous explorerons d’autres aspects fascinants du potentiel et des risques de l’IA.