Donner vie à l’écriture avec la réalité augmentée

Explorer de nouvelles perspectives en éducation

Le 18 septembre dernier, j’ai eu l’occasion de participer à une journée de formation dans les bureaux d’Apple à Montréal. L’événement, intitulé Voir plus loin, rassemblait une salle comble de conseillers pédagogiques, enseignants et directions d’école. L’objectif était d’explorer de nouvelles approches pédagogiques, de faire des liens avec la recherche et d’expérimenter des outils liés à la réalité augmentée et à l’informatique spatiale pour transformer l’enseignement et l’apprentissage.

En plus de présentations inspirantes, les participants devaient faire un choix déchirant entre trois ateliers. Le premier atelier que j’ai choisi portait le titre « Donner vie à l’écrit », présenté par Catherine Morel de Compugen.

Pourquoi la réalité augmentée en classe

J’aime beaucoup la réalité augmentée (RA) et la réalité virtuelle (RV). Il n’est pas impossible d’utiliser la RV en classe, mais elle demande beaucoup plus d’organisation et des aspects plus techniques, notamment la gestion des casques. À l’inverse, la réalité augmentée s’intègre très facilement dans une activité. On peut même consulter des modèles directement à l’écran sur ordinateur. Toutefois, sa vraie puissance apparaît lorsqu’on utilise un appareil mobile, comme un iPad, qui permet de voir l’objet en 3D dans notre environnement réel. C’est simple, rapide à mettre en place et de nombreuses ressources sont déjà disponibles.

J’ai encore en mémoire une activité vécue il y a quelques années avec des élèves de cinquième année sur le système solaire (Salutations à Cynthia Bouly qui m’avait gentiment invité dans sa classe !). Leur engagement était tel que lorsque la cloche de récréation a sonné, j’ai dû les encourager à aller prendre leur pause, car ils auraient préféré continuer. Quand une activité d’apprentissage suscite ce genre d’enthousiasme, on sait qu’on a vraiment atteint notre objectif.

Un article sur cette activité d’il y a quelques années : https://cssrdn.gouv.qc.ca/actualites/on-explore-le-systeme-solaire-a-lecole-sainte-therese-de-lenfant-jesus

Lier l’écriture et la réalité augmentée a immédiatement piqué mon intérêt et c’est pourquoi j’ai choisi l’atelier de Catherine.

L’atelier « Donner vie à l’écrit »

Catherine nous a présenté la réalité augmentée comme levier de motivation à l’écriture. Elle a proposé une démarche pour amener les élèves à créer des récits en trois temps. Bien que l’atelier s’adressait principalement aux élèves du primaire, il était très facilement adaptable au secondaire.

Les avantages de la réalité augmentée étaient évidents :

  • rendre l’écriture tangible et motivante.
  • bouger et interagir avec son environnement ;
  • visualiser des objets à l’échelle, comme un volcan en éruption (difficile et dangereux à voir en vrai 😝);
  • enrichir le contexte des récits ;
  • stimuler la créativité et l’imagination ;

AR Makr et Keynote

Catherine nous a guidés dans l’utilisation de Keynote pour planifier notre récit en trois temps et créer nos propres illustrations. Ces créations pouvaient ensuite être intégrées dans l’application AR Makr, qui permet de placer des objets 3D dans l’environnement réel. La banque d’objets intégrée à AR Makr est riche et permet donc de choisir parmi des éléments déjà disponibles ou d’importer nos propres créations. Le résultat est un récit en réalité augmentée à la fois simple à réaliser et très engageant.

Exemple en classe

Un exemple concret nous a été présenté : des élèves de deuxième année avaient utilisé soit la banque d’images, soit leurs propres illustrations créées dans Keynote ou directement dans AR Makr. Ils avaient ensuite utilisé la fonction d’enregistrement pour narrer leur histoire, se déplacer dans la classe et montrer les éléments de leur récit tout en racontant. Le résultat démontrait à quel point les élèves pouvaient s’approprier facilement l’outil, même à un jeune âge.

Conseils pratiques

  • Planifier son récit en trois temps dans Keynote avant de passer en réalité augmentée.
  • Expérimenter la création d’illustrations, que ce soit avec ou sans crayon numérique, car les deux fonctionnent très bien.
  • Utiliser la fonction photo ou vidéo avec narration pour enrichir le récit.
  • Même si l’application AR Makr est en anglais, l’interface repose surtout sur des pictogrammes. La langue n’est donc pas un obstacle, même pour des non-lecteurs.
  • L’application enregistre uniquement sur l’appareil, sans création de compte, ce qui facilite la gestion de classe et assure que les données ne quittent pas l’appareil.

Conclusion

J’ai trouvé l’activité facile à réaliser. En une heure, j’ai pu créer mon récit et tester les différentes étapes. Bien sûr, avec de jeunes élèves, il serait préférable d’étaler le projet sur plusieurs moments : la planification, la création puis la narration. Cela demeure tout à fait exploitable. J’ai aussi apprécié que les deux applications utilisées soient gratuites : AR Makr et Keynote, ce dernier étant déjà bien intégré dans l’iPad. Bref, une super activité.

Vous voulez aller plus loin avec l’iPad

Catherine Morel, que j’apprécie beaucoup pour ses idées créatives et ses explications toujours très claires, offre régulièrement des formations avec Compugen. Des ateliers sont organisés toutes les deux semaines et les enregistrements sont disponibles. C’est une belle façon d’approfondir notre usage des outils Apple en éducation, non seulement pour la réalité augmentée, mais aussi pour exploiter tout le potentiel de l’iPad en classe.

https://campus.compugen.com/catalog


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