Comment faire face à la perte de nos outils numériques préférés
Récemment, Microsoft a annoncé la fermeture de Flip, connu autrefois sous le nom de Flipgrid. La caméra de cet outil sera disponible uniquement dans Microsoft Teams Education, et donc l’application, le site web et plusieurs fonctionnalités ne seront plus disponibles. Imaginez alors la déception générale en apprenant que tout se termine en juillet avec une fermeture complète en septembre, juste au moment où les enseignants partent en vacances…
La perte d’un outil numérique : un deuil à vivre
On s’attache à certains outils, et leur disparition peut créer un deuil de différentes ampleurs. Sur les réseaux sociaux, certains ont même qualifié la fermeture de Flip de catastrophique pour leur organisation ou leurs projets. Microsoft n’est d’ailleurs pas la seule entreprise à fermer des outils ou à rendre des fonctionnalités payantes. Pensez à Wakelet, par exemple, un outil que j’adore et que j’utilise chaque jour. Bien qu’initialement gratuit, il propose maintenant une version payante, ce qui changé la donne pour bien des personnes. Google aussi a fermé plusieurs applications (snif… snif… Google Jamboard…😭), répertoriées d’ailleurs sur ce site: https://killedbygoogle.com/
La réalité économique des entreprises
Comprenons tout d’abord que toutes ces entreprises, parce qu’il ne faut pas oublier que ce sont des entreprises, sont là pour faire de l’argent. On peut questionner leurs choix et leurs décisions (et la manière de prendre ces décisions), mais il est essentiel de se rappeler cette réalité économique. Prenons l’exemple d’un produit en épicerie : si je suis la seule à acheter une sauce pour pâtes particulière, il y a de fortes chances que l’épicier du coin cesse de la vendre et me propose une marque plus populaire. De la même manière, même si un outil éducatif semble très utilisé dans notre milieu, il peut représenter un pourcentage minime de leur marché global ailleurs. Les entreprises peuvent aussi décider d’investir ailleurs… est-ce que l’investissement en IA aurait un lien avec tout ça… qui sait?
Et, n’oubliez pas: si c’est gratuit, c’est vous le produit. J’ai également vu cette nouvelle phrase sur les réseaux sociaux (peut-être encore plus d’actualité) sur les réseaux sociaux : si tu ne payes pas, c’est pour leur IA.
Alors… quoi faire quand l’outil qu’on adore disparaît ?
Examinez votre coffre à outils existant
Avant de se lancer à la recherche d’un nouvel outil, il est crucial de regarder ce qu’on a déjà. J’en ai d’ailleurs parlé dans un billet précédent : il faut examiner les fonctionnalités disponibles dans nos propres outils avant de regarder ailleurs. Oui, il faudra probablement faire le deuil de certaines fonctionnalités, mais avant de vous lancer dans l’appropriation d’un autre outil et d’impliquer vos élèves ou vos employés, jetez un coup d’œil à ce que vous possédez déjà.
Faites appel à votre communauté
Plutôt que de passer des heures à tester des outils, faites appel à votre communauté. Lancez la question sur les réseaux sociaux ou consultez vos collègues en leur décrivant comment vous utilisiez l’outil. Vous pourriez découvrir qu’un outil déjà disponible peut répondre à vos besoins ou trouver un nouvel outil recommandé par une personne prête à vous aider. Pour Fiip, j’ai d’ailleurs lancé la question sur ma page Facebook et déjà, j’ai plusieurs belles solutions proposées.
Examinez les paliers de prix AVANT de choisir votre prochain outil
Avant de vous lancer dans un nouvel outil, vérifiez les paliers de prix. Est-ce que l’outil propose une version gratuite, mais limitée qui pourrait devenir payante rapidement ? Il est crucial de vérifier si vous pourrez grandir avec cet outil avant d’investir du temps. Demandez-vous également si, en cas de changement de prix (ou d’annulation totale de la gratuité), vous auriez d’autres options ou si l’outil deviendrait tellement indispensable que vous seriez prêt à payer pour l’utiliser… et réfléchissez jusqu’à combien vous seriez prêt à payer. Le deuil est un peu plus facile à faire quand on connait bien sa limite et qu’on la respecte.
Prendre du recul et se rappeler l’utilité de l’outil et notre intention initiale
Enfin, prenez un moment de recul pour vous rappeler les raisons pour lesquelles vous aimiez cet outil. Peut-être que certaines particularités de Flip ont été importantes, mais en simplifiant l’utilisation et en revenant à l’essentiel (ce que vous utilisiez réellement le plus), vous réaliserez peut-être que ce n’est pas si grave et que d’autres outils peuvent faire la même chose.
Il est normal de vivre un moment de deuil et même d’être fâché lorsque de telles décisions sont prises, surtout en éducation où l’accessibilité et la simplicité des outils sont cruciales. Faites part de vos remarques aux entreprises responsables, traversez votre deuil, puis pensez à un autre outil en gardant à l’esprit votre objectif initial.
Après tout, la seule constante dans la vie… c’est le changement. À la vitesse à laquelle vont les choses dans le numérique, il ne faut pas trop s’attacher… et apprendre à s’adapter!
Je retourne vivre mon deuil… je n’ai pas encore trouvé l’outil équivalent, mais je vais aller tester les suggestions!